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Merci Hold-up ! – Flint Dimanche #41

Comment ça va toi le confinement ? Enfin je veux dire le confinement où tu peux faire à peu près ce que tu veux mais en mode déprimant, c’est à dire sans bistrot et sans amis, où tout le monde peut travailler en pyjama et enchainer les réunions mais sans jamais passer par la machine à café, où les célibataires se draguent sur Tinder mais sans jamais se donner rendez-vous du coup ils ne seront jamais s’ils parlaient à un castor ou à un humain ? Ça va toi sinon ? Tu le sens venir le moment où tu devras valider l’idée que le monde d’après en fait c’est le monde de maintenant, c’est à dire carrément n’importe quoi mais heureusement on a Netflix et les cours de sport sur Instagram ? Nooooon !

Coucou toi, si tu ne me connais pas, je suis Benoît Raphaël, je suis le fondateur de Flint, et je suis le type relou qui t’écrira chaque dimanche pour essayer de te remonter le moral (même si là on ne dirait pas au premier abord), et de te faire réfléchir en même temps, hum. C’est un exercice encore un peu brouillon, vois-tu, mais dont le format évoluera avec toi, rassure-toi. Je t’expliquerai pourquoi tout à l’heure.

Tu noteras aussi, si tu es fidèle, que le logo de « Flint Dimanche » a évolué. Il est brouillon lui aussi, hein. C’est fait exprès. Mais je t’expliquerai tout à l’heure, je t’ai dit.

Alors, comment vais-je te remonter le moral aujourd’hui ? Eh bien je vais te parler de « Hold-Up » ! Haha la bonne blague ! Mais si, je ne plaisante pas. Et je vais même faire pire: je vais te dire pourquoi en fait c’est bien, Hold-Up. Je vais te dire pourquoi et, tu verras, après tu te sentiras aussi léger ou légère qu’après une séance de yoga. Je t’explique.

Et comme je devine que tu te sens peut-être un peu dans le stress, là, du coup, je vais illustrer cette lettre bienveillante avec des photos de gens heureux, ou d’animaux contents, ça passera mieux je crois.

😁 Merci Hold-Up, merci la vie !

Bon, en vérité, je ne vais pas exactement te parler de « Hold-Up », je veux dire de son contenu.

C’est à dire de ce qui est « bien » ou de ce qui est « mal », de ce qui est vrai ou faux, légitime ou manipulateur, dans ce documentaire choc. Publié sur Internet le 11 novembre dernier, il a été vu et partagé par des millions de personnes. Et il y a déjà eu énormément de choses dites et écrites sur le sujet. En général du mal. Sauf sur la radio Sud Radio, sur le site France Soir, ou encore sur le blog « Égalité et réconciliation« , et sur quelques chaînes YouTube, tu me diras si j’en oublie.

Si tu ne sais absolument pas de quoi je parle, tu trouveras une synthèse à peu près équilibrée (ou plutôt en train de s’équilibrer) sur la page Wikipedia qui lui est consacrée. Je t’invite à lire aussi les discussions associées à la page ainsi que l’historique des mises à jour si tu n’as rien d’autre à faire de ton dimanche.

J’ai beaucoup travaillé sur ce dossier. Avec la nouvelle équipe de Flint, nous y avons passé de très longues heures, très déprimantes, en essayant de le faire sans aucun a priori. Mais je ne vais pas t’en parler. Parce que mon pari aujourd’hui, je te l’ai dit, est de te redonner la joie d’aimer la vie et l’humanité.

Pour aller vite, cette histoire me fait penser à un énorme « burnout », comme on dit. Pas le burnout des réalisateurs du documentaire, non. La société TProd, qui est à l’origine de cet ovni, et qui s’est spécialisée dans le documentaire ésotérique d’inspiration chrétienne, dégageait une faible rentabilité jusqu’ici (en tout cas jusqu’à une petite augmentation de capital en 2017, qui a fait entrer dans ses actionnaires minoritaires le fondateur de… la Redoute). Et là elle vient de gagner pas loin de 300.000€ en un mois avec un documentaire qui a dû lui coûter moins de 20.000€. Donc je suppose qu’elle a trouvé son modèle économique. En même temps qu’une grosse patate et une envie de manger la vie. C’est beau.

Non, je parle du « burnout » de la société en général, tu vois. C’est à dire nous. Tu sais, le burnout (que certains prononcent aussi « burnoute » parce que c’est drôle) c’est quand tu es tellement épuisé par le stress, par le trop d’infos, par l’incertitude et au final par l’absence de sens, que tu te mets à dire « non non non non » à tout le monde. Ou alors tu te mets à pleurer ou à crier tout le temps. Ou pire, tu te sens incapable de bouger en te disant « ça va passer, ça va passer »… Hold-Up, c’est le symptôme qui nous permet d’accepter enfin que nous sommes un peu malades. Certains disent que cette maladie s’appelle le complotisme. Moi je dis que non, cette maladie c’est le burnoute. Une crise dont les malades seraient autant ceux qui soutiennent Hold-Up que ceux qui le dénoncent.

Au final, je trouve que c’est un symptôme hyper positif. On va enfin pouvoir commencer à se poser de bonnes questions !

Donc merci Hold-Up. J’aurais préféré que tu ne mettes pas autant le bordel et que tu ne dures pas 2h40 parce que je suis vraiment fatigué, mais maintenant que c’est fait, on va en faire quelque chose de constructif, d’accord ? Je vais te dire pourquoi.

Tout d’abord, merci de nous faire nous poser des questions. D’aucuns diront que certaines questions ne servent à rien, ou alors qu’elles sont insidieuses parce qu’on en connait la réponse. Mais enfin, qui peut vraiment affirmer qu’il est à jour de toutes les données qui permettent de répondre à toutes les questions posées par Hold-Up sur la crise sanitaire ?

Le film donne une sorte de vertige parce qu’il nous coince dans une impasse de notre cerveau mais il ne fait en quelque sorte qu’appuyer là où il sait que ça fait mal. Qu’est-ce que cela nous apprend ? Qu’il nous piège mais qu’il nous fait surtout comprendre que nous étions déjà piégés dans des débats sans fin avec notre entourage. Débats qui s’appuyaient sur des données contradictoires.  Pire que ça : qui se mettaient à jour quasiment toutes les semaines.

Par exemple, est-ce qu’on aurait pas pu ne pas confiner, comme en Suède ? Mais au fait ils n’ont pas confiné depuis ? Et pourquoi avoir interdit l’hydroxychloroquine alors qu’elle était distribuée sans ordonnance il y a un an ? (Mais au fait elle a bien été interdite ou bien ?) Et puis les masques, ils sont vraiment utiles ? Il y a eu une étude randomisée là dessus ? Tu as la réponse toi ?

Hold-Up met aussi son gros doigt énervant sur une autre faille de notre système : est-ce que certains ont peur des réponses qu’ils apportent parce qu’ils savent qu’elles sont fausses ou bien parce que, hum, ils ne savent pas trop mais ils ont peur du désordre et de la colère qu’elles provoquent ?

Tu vas me répondre : oui d’accord mais quand même il y a des vraies infos et des fausses infos. Alors parlons-en justement de la vraie et de la fausse info. Donc de la vérité. Accroche toi.

Effectivement, quand on prend le temps de vérifier une à une les infos de Hold-Up on en trouve beaucoup qui ne tiennent pas la route (tu peux voir ici, par exemple, le travail de titan de vérification réalisé par la communauté de Captain Fact, minute par minute sur le documentaire).

Mais il y a aussi des infos qui semblent farfelues dites comme ça : comme par exemple l’idée selon laquelle Bill Gates, a fabriqué le virus de la Covid-19 pour imposer le vaccin et ainsi contrôler l’humanité avec ses amis via les nanoparticules et la 5G.

Sauf qu’il est impossible de prouver le contraire avec fermeté. Comme il est impossible, d’ailleurs, de prouver que Dieu n’existe pas. On pourrait donc se dire : en quoi c’est mal de se poser une question qui parait farfelue ? De quoi a-t-on peur ? Et en effet, de quoi a-t-on peur ? N’est-ce pas la liberté d’expression ?

​​S’il n’est pas illégal d’émettre n’importe quelle théorie même bizarre, c’est que ça ne fait pas de mal non ? Alors de quoi a-t-on peur ? Je n’ai pas d’avis particulier sur le sujet mais je trouve intéressant de se poser cette question. Surtout qu’aujourd’hui on trouve de plus en plus facilement ces théories « alternatives » quand on va sur Internet.

Le sociologue Gérald Bronner propose une analyse enrichissante sur le sujet. Dans son livre « La démocratie des crédules » (que j’ai donc lu en entier avant-hier soir parce que je suis fou), il appelle ça « l’argumentum ad ignorantiam« , une technique réthorique qu’on pourrait traduire par « l’argument de l’ignorance » donc. Et qui permet de dire : « tant que tu me prouves pas que c’est faux c’est que c’est peut-être vrai« . Dans ce cas, on a le droit de supposer ce qu’on veut non ? On a bien le droit de douter de tout ?

Oui, sauf que, rappelle Gérald Bronner, le droit, quand il est instauré par la loi, est généralement accompagné d’une limite, que l’on appelle « l’abus de droit ». Le problème, argumente-t-il, c’est qu’il y a aujourd’hui tellement de connaissances produite qu’un seul individu ne peut pas toutes les assimiler, et qu’on est donc obligé de se la jouer collectif si l’on ne veut pas devenir complètement fou. Ou alors très con. Or, dès lors que l’on se met à douter de tout tout le temps, comme la loi nous y autorise donc, alors il deviendrait impossible de vivre et de travailler ensemble.

Évidemment, ça ne s’applique pas à tous les doutes tout le temps, mais je trouve cette approche d’abus de droit intéressante parce qu’elle nous oblige à nous interroger sur ce qui nous permet de faire société, et qu’on appelle consensus. S’il n’y a plus de consensus, alors on ne peut plus vivre ensemble et il faut chercher un nouveau consensus. Un nouvel équilibre. Cela nous rappelle que, si la liberté est un droit fondamental, elle doit s’accompagner de devoirs et donc de limites. Faut-il rappeler ces limites ou en tracer de nouvelles ? Ou faut-il au contraire accepter le désordre comme le dommage collatéral naturel de nos libertés, comme le propose l’avocat François Sureau dans un livre aussi indispensable que rapide à lire, « Sans la Liberté » ? Oui mais jusqu’où ? C’est peut-être le débat que nous devrions avoir.

Sans le vouloir, Hold-Up nous pousse donc à nous poser des centaines d’autres questions tout aussi fondamentales. Et si son impact a été aussi fulgurant, c’est peut-être que ces questions sont également urgentes.

Autre exemple : « Puis-je donner mon avis sur une question scientifique si je ne suis pas moi-même scientifique ? » A cette question agaçante, le scientifique serait tenté de répondre non. Certes. Mais on pourrait poser la question différemment : qu’est-ce qui me garantit que le scientifique qui me parle est impartial ?

Le physicien Etienne Klein répond à cette question dans un petit livre très instructif, et plutôt sincère, « Le goût du vrai ». Il répond que « non, le scientifique n’est pas impartial. » Il peut même être sous influence. Ah !

Il ajoute même que la science ne dit pas la vérité. Même si elle tente de s’en approcher. Il ose même reconnaître qu’elle a été parfois victime d’hallucinations collectives (ce que le physicien Pierre-Gilles de Gennes appelle joliment les « anamorphoses »).

Mais, tempère-t-il, « toutes ces baudruches ont fini par se dégonfler ». Comment ? « Grâce au travail mené à l’intérieur même du champ scientifique ».

Et il nous donne une méthode pour aborder la science : oui, on peut appréhender la « vérité scientifique » avec précaution. Et surtout « se garder de conclure avec précipitation« . Mais cela n’aurait aucun sens d’en conclure qu’elle n’est pas digne de confiance. de connaissances. Elles se corrigent et évoluent avec le temps, mais pas n’importe comment : « une vérité scientifique n’est déclarée telle qu’à la suite d’un débat contradictoire ouvert conduisant à un consensus« . 

Selon lui, il ne faut pas penser la science en terme de vérité mais de « majorité ». On en revient à cette méthode du consensus nécessaire pour mettre un pied devant l’autre et ne pas rester paralysé.

Hold-Up soulève encore beaucoup d’autres questions, comme sur la narration journalistique (c’est à dire la façon dont les médias racontent une histoire pour la rendre cohérente et assimilable). L’association française pour l’information scientifique liste par exemple, à tort ou à raison (tu décideras) toute une série de documentaires « mainstream » comme on dit, diffusés sur Envoyé Spécial ou sur Arte, qui exploitent les mêmes biais de narration que les documentaires dits complotistes.

Il nous interroge finalement sur notre crédulité.

Alors je te pose la question suivante :

Tu t’es peut-être dit, en entendant parler de « Hold-Up » : « mais c’est horrible, ils racontent des mensonges, les gens vont croire n’importe quoi« . Et tu as peut-être ajouté : « Bon, les gens comme nous qui avons un peu d’esprit critique ça va, mais les autres ? » Les gens donc.

Bon, tout d’abord, comme dit Natacha Polony, il faudrait peut-être commencer par arrêter de prendre les « gens » pour des abrutis. Ou comme le souligne également CJ, l’attachée de presse du président dans la série « The West Wing » , il serait peut-être temps de prendre les gens en considération et de miser sur leur intelligence en étant sincère avec eux (j’adore cette série). Il n’y a pas de question idiote. Tout l’art d’enseigner consiste à aider l’autre à réfléchir, pas à lui faire admettre des vérités parfois contre-intuitives.

Ensuite pose-toi la question : quand tu regardes le journal télévisé ou quand tu lis les infos des médias traditionnels, fais-tu toi même preuve du même esprit critique que tu as appliqué à Hold-Up ? Non, parce que tu n’as pas le temps de tout vérifier et parce que si tout le monde dit plus ou moins la même chose alors ça doit être vrai. Tu fais confiance. Mais la confiance est fragile de nos jours. Dans ce cas, ne prend-on pas le risque de polariser la société en deux camps, c’est à dire en deux croyances : les « complotistes crédules » d’un côté et les « gens raisonnables » de l’autre ? Ne faut-il pas repenser notre façon de nous informer, c’est à dire redonner de la clarté à l’établissement de la vérité, pour éviter de lui opposer une sorte d’establishment de la vérité ?

🤔 Comment on s’en sort alors ?

Comme tu peux le constater, il y a du boulot. Et comme tu commences à la pressentir, le chaos ne va pas s’apaiser. Il n’y aura sans doute pas de monde d’après, parce qu’il n’y aura pas d’après crise sanitaire. Les crises vont s’enchainer les unes après les autres et à chaque fois, à leur suite, des tempêtes d’information.

Mais en même temps le chaos c’est bien, parce qu’il nous pousse toujours à rééquilibrer et à être créatifs. Mais il n’est positif que s’il est appréhendé ensuite avec méthode.

Par exemple si tu lis « Le bug humain«  du journaliste et docteur en neurobiologie Sébastien Bolher, tu risques d’être super déprimé. Parce qu’il t’explique que notre cerveau est mal foutu, parce qu’il a été forgé par des milliers d’années d’évolution fondées sur la survie primitive. C’est à dire sur la « loi du plus fort ». Et qu’il n’a pas été préparé à l’emballement technologique du monde qui l’a mis (je résume grossièrement) dans une sorte d’état de surchauffe frénétique.

Gérald Bronner parle plutôt de cerveau paresseux, qu’il confronte à l’explosion de l’offre informationnelle apportée par Internet. On pourrait le voir comme une explosion de richesse en terme de connaissance (plus d’infos et de diversité). Mais on commence aussi aujourd’hui à le voir comme comme un piège. Une opportunité donnée au cerveau de réduire son inconfort mental. En le laissant faire tranquillou son marché dans le grand bordel de l’info, pour ne retenir au final que ce qui irait dans son sens.

Pour tirer parti de ce chaos inévitable sans pour autant perdre la raison, il nous faudrait donc bâtir de nouveaux équilibres. La matrice pourrait en être la suivante, tu me diras ce que tu en penses : 

1) Un nouvel équilibre entre le cerveau (notre mental et nos émotions) et la machine (les outils de connaissance et de partage) : c’est le rôle des médias et de la tech.

2) Un nouvel équilibre entre la raison (qui permet le progrès) et notre connexion à la nature (parce que sinon on va tous mourir) : c’est le rôle de la science et de la philosophie.

3) Un nouvel équilibre entre la liberté individuelle (qui est très cool) et le collectif (qui est très chiant mais cool aussi au final) : c’est le rôle de la politique et de la justice.

Voilà, c’est mon programme de président du monde pour les prochaines années. Un livre d’Albert Camus entre les mains et des tonnes de notes griffonnées sur un cahier d’écolier. Et quelques cernes aussi comme tu peux le voir… Non, je déconne.

Dans son discours de Stockholm, Albert Camus, le pragmatique, a eu cette phrase que l’on pourrait taxer de tiède, mais que je trouve au contraire particulièrement courageuse : 

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.

Non, plus sérieusement, chez Flint, on va surtout se concentrer sur le premier volet du plan de sauvetage du monde. Avec les 338.000 euros qu’on vient de lever cette année (oui, ça y est, on a enfin l’argent dans la banque depuis lundi, youpi), on va essayer de sauver le monde. Hum.

(Si tu ne sais pas pourquoi ni comment on a levé des fonds auprès de nos abonnés alors que peu y croyaient, je t’invite à regarder ici)

Bon, l’idée c’est déjà de continuer à construire une machine qui, à la différence des algorithmes des réseaux sociaux, nous enrichisse sans nous encombrer. Avec une information personnalisée certes, mais utile et de qualité. Qui nous aide à calmer les débats en pointant vers les bonnes données. Et qui nous aide surtout à retrouver le goût de la découverte.

D’où le nouveau logo de Flint Dimanche, tu vois, qui fait référence aux grands explorateurs.

Je t’en dirai plus bientôt, et je t’inviterai à nous aider à développer cette idée dans le bon sens. Parce que, comme tu t’en doutes, c’est pas avec juste 300.000 euros et nos petits bras qu’on va sauver le monde, mais avec toi plus tous les autres, et tous ceux qui suivront grâce à nous tous, je pense qu’on peut arriver à faire quelque chose d’intéressant. Il faut juste mettre un pied devant l’autre. Et savoir où l’on va.

Ce billet est un extrait de la newsletter hebdomadaire « Flint Dimanche », qui explore avec toi comment nous pouvons mieux nous informer dans un monde rempli d’algorithmes. Pour la recevoir, abonne-toi à Flint ici. Tu recevras également une sélection de liens personnalisée, envoyée par l’intelligence artificielle de Flint.

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